mardi 11 décembre 2012

Au pays des mollahs...



Transsexuels au pays des mollahs


Les transsexuels iraniens doivent à feu l’ayatollah Khomeyni le droit de changer officiellement de sexe, en ayant recours à une opération chirurgicale prise en charge par l’Etat. Mais les valeurs sociales continuent de peser de tout leur poids.
Vous croyiez connaître l’Iran et la rigueur de sa morale islamique, détrompez-vous! En Iran, pays de tous les interdits où l’homosexualité est considérée comme un crime et punie de mort, la transsexualité a pourtant droit de cité. C’est même l’Etat qui finance les opérations de changement de sexe de ceux et de celles qui s’estiment enfermés dans un corps qui ne correspond pas à leur véritable identité sexuelle.

Les Iraniens doivent à l’ayatollah Khomeyni, fondateur de l’Iran théocratique, la reconnaissance du droit des transsexuels à retrouver leur véritable identité. Nous sommes en 1978. Khomeyni, encore en exil en France, édicte une fatwa qui autorise toute personne à changer de sexe dès que sa transsexualité est établie médicalement et reconnue par un juge religieux.

La fatwa originelle de Khomeyni a finalement été confirmée par l'actuel guide suprême de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei. Elle est soutenue également par de nombreux membres du clergé iranien. Cependant, il existe toujours des préjugés forts vis-à-vis de la transsexualité dans la société iranienne, et il est conseillé à la plupart des transexuels ayant été opérés de rester discrets sur leur passé. Une fois qu'un individu transgenre change de sexe, cette personne devient légalement une personne de ce même sexe. Tous les documents légaux, comme les certificats de naissance et les passeports sont modifiés selon l'opération subie. 
L'Hojatoleslam Kariminia, membre du clergé moyen et ouverte en faveur des droits des transsexuels, souhaite pour sa part «suggérer que le droit des transsexuels à changer de sexe soit considéré comme un droit de l'homme».